Connaissance commune [PV Jason]



 
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 Connaissance commune [PV Jason]

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Lester Grant
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MessageSujet: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty23.10.14 22:06

Jason & Alexander
Connaissance commune
Pendant les procès, des rumeurs courraient que des élections allaient être organisées. Du coup, Alexander n'avait pas perdu de temps et s'était servi de ses contacts à l'ONU et au gouvernement américain pour essayer de se faire une place. A coup de marchandage et de menaces il avait finalement réussi à se faire considérer comme un candidat sérieux. Quelques personnes s'étaient allié à lui pour former une équipe. Sur Terre, on aurait appelé ça une équipe de campagne, mais était-il possible d'appeler ça une campagne politique ? Il n'en avait aucune idée. Alexander remarquait surtout que les gens étaient plus faciles à manipuler dans un environnement nouveau avec la peur de la mort et de l'abandon au dessus de la tête, comme un couperet là de manière permanente. Le candidat Kaneda était ainsi en très bonne voie pour s'assurer une place au soleil. L'homme avait des contacts avec des personnes envoyées dans le district sous-terrain et il utilisait allègrement certains accords qu'il avait passé sur Terre. Tout était bon pour essayer de se faire une place et d'écarter le plus de candidats possibles.

Et dans cette espèce de valse de négociations et de mensonges, un poids s'était posé sur la poitrine d'Alexander. Il ne l'avait remarqué que pendant les nuits les plus inconfortables et les plus stressantes. Charlie n'avait pas embarquée et était restée sur Terre. Il y avait de grandes chances qu'elle soit morte à ce moment précis et Alex avait eu du mal à se faire à cette idée. Comme si, quelque part, il s'attendait à la voir débarquer au détour d'un couloir. Ce matin là, il relisait la liste des personnes embarquées par le gouvernement américain. Le nom de Charlie Jones y figurait et surtout, la mention « Absente ». Ils auraient carrément pu mettre une tête de mort à côté, ça aurait été largement plus clair que ce jardon administratif. Ses yeux allaient se détacher du papier pour essayer de se noyer dans quelque chose d'autre qui détournerait sans esprit lorsqu'ils furent attiré par autre chose. Un autre nom. Jason knight. Pourquoi ce nom lui était-il familier ? Aucun visage ne lui vint en tête et il ne pensait pas avoir jamais parlé à quelqu'un de ce nom... Non il connaissait cette personne de loin apparemment. Puis, ça lui revint. Malgré la froideur qui séparait inéluctablement Charlie d'Alexander, le politicien avait toujours surveillé la jeune femme de loin, récoltant des informations à son sujet. Il avait d'ailleurs fait joué de ses relations pour savoir où était Charlie et avec qui quand elle était en déplacement sur le terrain. Ce gars avait été avec sa petite sœur pendant quelques temps, pas longtemps avant l'annonce de la Pluie de Météorites meurtrière.

Le voilà à présent dans les couloirs du Cerberus. Politicien en campagne il n'était pas vraiment là pour ses affaires électorales. Il avait réussi à trouver où avait été envoyé Jason et il était à présent à la recherche de sa cabine, numéro 579 selon ses informations. Un militaire à l'entrée du couloir l'avait laissé passer car il ne voulait pas de problème avec un possible nouveau gouvernement, sage décision. Finalement, la porte arriva et Alexander toqua. Il se sentit un peu penaud sur le coup, comme si il allait jouer une scène devant un public sans avoir réviser son texte. Le trac et surtout, la peur de ne pas entendre quelque chose d'agréable.
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Jason Knight
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty24.10.14 11:20


Lors des temps libres, Jason possédait si peu à faire. Il lisait beaucoup, de quoi peupler la solitude sans chercher plus loin que des mots. C'était les livres de Richard le plus souvent, manuels militaires ou romans idiots. L'homme se souvenait assez bien d'un séjour dans l'infirmerie de fortune, là bas sur Terre, avec une mauvaise plaie à soigner. Immobilisé, sa seule compagnie avait été Richard, Richard et ses stupides bouquins racontant des histoires non moins idiotes avec des sentiments à chaque lignes. L'autre soldat était venu tous les jours lui faire la lecture pour l'occuper. Parler fatiguait un peu trop le blessé, alors il forçait Jason à écouter pour ne rien perdre des connexions mentales créées à mimer des sentiments. Être « humain » avec tout ce que cela comptait de charité et d'amour comptait peu pour Richard,  il acceptait les différences de Jason mais à la seule condition que celui-ci s'adapte également aux « coutumes » des hommes. Ne pas ressentir d'accord, mais montrer quand même...
Cela avait apaisé les cauchemars de Jason, ceux qu'il faisait toutes les nuits, sans formes ni couleurs, lorsque d'autres rêvaient de leurs pères, de leurs mères et qu'ils se réveillaient en sursaut, brûlant de sueur et appelant désespérément pour de l'aide.  Parce que tous en tant que soldats étaient plongés dans des situations de grand stress où leurs vies étaient mis en jeu, dès lors le cerveau avait à retrouver un idéal de confiance pour s'y accrocher désespérément lors des phases de repos. Est-ce que Jason s'était déjà senti en confiance quelque part ? En tout cas jamais il ne s'en ouvrait, alors son esprit fatigué parvenait peu à peu à modeler un souvenir de protection factice juste pour faire comme les autres. De quoi s'adapter, de quoi survivre car sans ces barrières de protection jamais il n'aurai pu avancer encore.

Mais depuis la flotte, depuis l'anonymat des dortoirs et le souvenir comme lointain de la Terre, même ses rêves avaient changé. Dans le dortoir, certaines « nuits » étaient plus dures que d'autres. Certains e réveillaient au souvenir de bombardements passés, d'autres revivaient l'horreur de pluies de météorites, quelques uns se perdaient dans des tristesses bien plus personnelles et refusaient le sommeil alors, une photo froissée entre les mains, talisman mensonger pour faire revenir des êtres chers.

PTSD, la maladie du soldat. Parfois, Jason errait dans un demi sommeil pris de crises de tremblements, comme s'il se trouvait à nouveau dans les régions frontalières de Russie. Bien qu'ils se souvenait parfaitement de son enfance et des événements antérieurs de sa vie, les cauchemars ne lui montraient que l'armée. Tout le reste, son cerveau l'avait classé et rangé dans des tiroirs que personne n'avait à rouvrir. L'homme dormant dans le lit d'à côté sanglotait souvent. Peut-être pour ne pas avoir à subir les souvenirs de la Terre, il ne rêvait que de la révolte contre Icare, encore trop pris dans le traumatisme. Le nom qu'il hurlait en se réveillant, nul ne lui demandait à quoi il correspondait. Respecter la douleur des autres était aussi un devoir de soldat.

Un soir, Jason avait crié, la gorge en feu. Pas un grognement incohérent, un bruit de bête blessée comme il avait eu parfois à la façon d'un chien à l'agonie.
Richard.
Mais appeler les hommes depuis nos cauchemars ne peuvent les faire revenir....
Là aussi, personne ne l'avait questionné.

Il avait encore crié la nuit dernière, et sa voix s'était perdue  parmi celles de ceux appelant leur mère, réclamant une maison, un chien ou pire encore, un enfant laissé là-bas, dans la mort mais non l'oubli.

Depuis la Guerre Civile, les militaires sortaient peu ou du moins juste quand cela était nécessaire. Attendre une nouvelle forme de gouvernement qui redonneraient une fonction autre que meurtrière aux soldats et miliciens. Jason avait un grade, pas un grand, il n'était que capitaine, mais il continuait à dormir dans les dortoirs communs et certain des soldats les plus jeunes venaient parfois à lui en quête de conseil. Il ne leur disait qu'une chose : attendre. Attendre quoi, que l'on se rappelle notre humanité, ou bien attendre de savoir qui à nouveau il faudrait tuer ?

Lui, il n'y pensait pas. Il avait passé une petite paire d'heure avec l'un des plus vieux romans de Richard. Les Hauts de Hurlevent. Etrangement, celui là il l'aimait bien. On y parlait de l'amour comme d'une haine, concept qu'il appréhendait bien plus facilement. Parfois, entre les lignes il pensait à Charlie. De toutes ses aventures, elle avait été la seule ou presque à qui il avait pris la peine de faire une place dans son monde. Parce que son existence à elle s'était téléscopée à celle de Richard, et qu'il avait de ce fait compris que cela autorisait des manières plus intimes.  Amie de Richard, donc amie de Jason....
Amante de Richard, maîtresse de Jason...

Il ne se demandait pas si elle avait embarqué, les questions ne servaient à rien. Peut-être trouverait-il ici une autre femme avec qui coucher, bien que les règles de vies soient différentes ici. En attendant, il se ressourçait dans les livres, ceux portant le souvenir de Richard, de sa gentillesse et de son humanité. Finalement, mourir si tôt semblait comme une bénédiction, l'homme aurait été trop bon pour survivre ici sans s'avilir et se renier.

Quelques coups secs à la porte firent se lever des têtes. Jason n'était pas seul dans le dortoir, deux hommes jouaient aux dames, un autre regardait le plafond d'un air absent. Les officiers supérieurs n'avaient pas à toquer, ils rentraient directement. Pouvait-il s'agir d'un piège, d'une attaque terroriste ? En Russie, ils avaient eu un attentat à la bombe comme cela. Un homme était rentré avec une bouteille d'alcool, comme un ami, et une ceinture d'explosive à la taille, comme l'enfer sur terre. Richard le lui avait raconté, il y avait perdu une amie comme ça, une soldat. C'était avant Charlie évidemment, avant le Proche-Orient....

Il délia ses jambes, gardant le livre contre lui et vint ouvrir. L'homme devant la porte lui était fmilier, ah bien sûr.... Quelqu'un avec des inspirations politiques. Il claqua des talons et effectua un salut militaire parfait, car tel était son rôle, lui qui incarnait un noyau d'ordre et de structure dans un microcosme en reconstruction.

 « Monsieur, en quoi pouvons nous vous être utile ? »

Bien sûr, Jason le fit entrer. Les autres soldats s'étaient déjà replongé dans leurs occupations. La pièce, comme de nombreux dortoirs, était un savant équilibre de calme et de va et viens constant. Pas l'endroit pour une conversation intime, mais pouvait-on l'espérer dans la flotte ?

 « Capitaine Knight à votre service... »

Comme chacun d'eux, oui chacun d'entre eux pour tous les civils ayant survécu. Leur rôle, rien d'autre, même si cela devait signifier tuer. Leurs nuits étaient peut-être courtes, mais tant de nouveaux cauchemars attendaient de s'y cacher...[/color]
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Lester Grant
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty24.10.14 14:08

Un jeune homme vint ouvrir. Le dortoir était un arrangement de lits et de tables. A l'intérieur, quelques soldats. Il faudrait à présent trouver le dénommé Knight mais Alexander n'eut même pas à formuler sa requête que le jeune homme se présenta de lui même. Ca lui épargnerait de crapahuter dans tout le vaisseau pour chercher celui qui pourrait le renseigner sur le destin de sa sœur. Le politicien fit quelques pas dans la pièce et salua d'un signe de la tête les autres militaires installés un peu plus loin « Soldats... ». Il avait entendu que c'était des fois un peu tendu entre tous les différents militaires de tous les différents pays et surtout, entre les militaires et les miliciens d'Icare. Chez les politiciens il y avait aussi des tensions. Les habitants se retrouvaient soudainement envoyé dans un pot-pourri de cultures différentes et de langues opposées totalement inconnues. Cela devait être stressant et c'est d'ailleurs pour cela qu'Alexander était rarement dans son habitation.

Il considéra le jeune homme un instant. Il avait l'air jeune et pourtant, il avait l'air aussi vieux avec un passé chargé. Peut être était-il les deux. Jeune au passé chargé. Il n'avait eu que des listes de noms dans le dossier qu'il avait sur sa sœur, jamais de photos. Il y en avait eu d'autres dans ses listes mais le capitaine Knight semblait être le seul à avoir pu embarquer. Faisant un pas dans la direction du jeune homme, il dit à voix relativement basse pour ne pas que les autres soldats entendent. « Je m'appelle Alexander Kaneda. Je vous cher capitaine Knight. J'aurais des questions, à propos de quelqu'un que vous avez connu. » Il jeta un regard à la porte. Il se sentait un peu ridicule sur le coup. Qui voudrait écouter ce genre de conversation sur quelqu'un que personne ne connaissait vraiment ? Charlie Jones... Aux Etat-Unis certains journalistes avaient fait le rapprochement entre la reporter de guerre et le Représentant mais les deux s'étaient tellement détachés l'un de l'autre que rien de bien croustillant n'était ressorti de ce genre d'interview.

Et à présent que la distance entre Charlie et Alex était plus que jamais permanente, il se sentait un peu seul dans sa colère et son indifférence. Il fallait croire qu'on avait autant besoin de quelqu'un à aimer que quelqu'un à détester. A présent il n'était plus sûr de où se situait sa sœur. Il aurait voulu tout arrêter maintenant. Tant pis pour Charlie. Il serait mieux. Oui, il se sentirait un peu mieux en fait. Connaître la vérité pouvait le blesser. Mais il avait envie de se faire souffrir. Non pas pour ressentir de la peine, mais pour ressentir quelque chose. La peine, la colère, la jalousie lui provoquaient des pics dans la poitrine, des raideurs dans les doigts et un souffle court. A peu près tout ce qui pouvait lui provoquer une réaction intérieur. La tristesse aussi, le consumait, mais moins violemment. C'était comme une coupure lancinante dans le fond de ses poumons, qui se réveillait à chaque respiration. Un ressac de douleur qui s'évaporait dans son estomac. « Charlie Jones. La reporter. Vous la connaissez, elle était dans votre escadron pendant un certain temps. » Son nom lui provoqua quelques picotements dans la poitrine. Il ravivait les sentiments agréables dans sa tête, pour que les vagues prennent plus d'élan, plus de violence...
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty24.10.14 17:01

Le nom était tombé entre eux avec la violence d'une lame de guillotine. Du moins, ainsi l'imagina Jason, car on décrivait souvent de telles scènes dans les livres. C'était nom de de ce moment, son essence et son parfum, le goût qui restait là, entre la gorge, la langue et le cœur. Avec une acuité mécanique, il comprit la présence de la mort, sournoise et insidieuse. Cela avait été pareil pour Richard, avant qu'il ne rentre dans le bureau et reçoive l'ordre fatidique...
Ce n'était peut-être pas le soldat que Kaneda voulait voir, mais l'humain. Alors, lentement, le jeune homme vint s'asseoir sur sa couchette. Le livre, lui, était tombé à terre entre les deux hommes. Jason ne l'avait même pas remarqué, il resta assit, comme perdu malgré le visage neutre et les épaules droites. Militaire un jour, militaire toujours...

 « Charlie... »

Richard prononçait le nom avec un accent désuet du siècle dernier, comme le feuilleton télé dont il empruntait la manière de parler. Une histoire de femmes, de combats et d'espionnage, et puis toujours la sempiternelle phrase « Hi Charliiiie ! ». Jason avait essayé de l'appeler comme ça lui aussi, mais sa voix avait prit d'autres intonations, se jouant des syllabes presque insolemment et le Charlie devenait Charley, désuet également, neutre, presque noble.

Il se passa une main sur le visage, comprenant peu ce que l'on attendait de lui. L'homme, le civil, il possédait cette façon d'offrir au monde le couteau de son visage... Il avait cru que c'était simplement du Charlie tout craché. Ils avaient cru, Richard, lui...
Quelque chose pour rendre la jeune femme unique, sauf qu'unique elle ne l'avait jamais été. Une famille pour l'entourer, se nourrir de ses qualités et de ses défauts, la faire entrer dans le grand dessin d'une mosaïque de cœur et de sang.

 « Vous êtes son frère, n'est-ce pas ? Vous vous ressemblez »

Quelque chose dans les airs et le visage, pour eux qui avaient été à la même école d'émotion tout en les ressentant différemment. Peut-être un peu comme Richard et lui ? On les avait surnommé les jumeaux, car c'était le sourire de Richard qu'il portait sur les lèvres, lui qui ne connaissait pas le sien propre.

 « Elle n'a pas embarqué . »

Jason aurait pu poser la question, mais à quoi bon ? Un frère ne venait pas poser des questions sur sa sœur comme cela. Un problème d'officiers d'habitude, de hauts gradés. Des gens qui viennent poser des questions sur tel ou tel soldat. Des gens avec la même couleur d'yeux, une façon similaire de porter sourires et tristesses...  « Vous connaissiez ce soldat ? Parlez moi de lui, était-il courageux ? C'était mon frère vous savez... » Ou bien, pire encore... « C'était mon enfant... ». Il n'y avait que pour les morts que l'on parlait comme ça.

 « Je.... »

Il voulu parler, avant de finalement prendre conscience que l'homme n'avait encore posé aucune question. Les soldats en profitèrent pour se lever en saluant d'un signe de tête, et quitter la pièce. Ils comprenaient le soudain besoin d'intimité, chose que leur camarade de chambre ne réclamait jamais mais que pour une fois ils pouvaient cependant lui offrir.

Charlie dont les baisers avaient eu un goût de sable, loin des fièvres d'autres femmes. Lui, il l'avait embrassé comme le faisait Richard, rien d'autre. Il lui avait donné le masque d'un mort, les lèvres d'un mort.
Ce n'était pas Jason qu'Alexander venait interroger, mais Richard. Lorsqu'il le comprit, l'homme s'en sentit rassuré. Il comprenait à présent ce que l'on attendait de lui, et la manière dont il aurait à répondre.
Il n'aurait pas à mimer ds sentiments n'ayant jamais existé, mais bien retrouver tous ceux que Richard avait éprouvé.

 « Une journaliste engagée, votre sœur... Un peu trop tête brulée et pas facile à protéger. »

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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty25.10.14 21:00

Alexander s'attendait presque à devoir préciser de qui il parlait. Charlie, la jeune femme avec toujours une mine énervée ou préoccupée sur le visage... Mais non, le jeune homme sembla se prendre une petite claque et même si son visage resta totalement immobile, son corps parlait pour lui. Il répéta ce prénom comme si il essayait de se souvenir de quelque chose. Assit sur sa couchette, le soldat semblait ne pas trop savoir où se mettre. Cette situation embarrassait Alexander qui aurait voulu rencontrer quelqu'un de totalement neutre et détaché de Charlie, qui lui aurait juste dit qu'il la connaissait de loin en haussant les épaules. Ca aurait été bien plus facile que devoir parler avec quelqu'un qui semblait avoir été proche d'elle. Le jeune homme ensuite lui demanda si il était son frère étant donné la ressemblance. Le politicien hocha la tête. Ils se ressemblaient même si il avait plus hérité du visage du père de famille et que Charlotte avait plus prit de la mère. Des yeux non entraînés verraient surtout deux asiatiques, les asiatiques se ressemblants tous, mais il était vrais que les yeux Kaneda étaient assez similaires. Il avait été difficile de grandir comme ça en Amérique, où on était rappelé presque tous les jours qu'on était pas blanc, confortablement installé sur un héritage sûr et permanent de ses ancêtres. On lui avait déjà demandé d'où il venait, vraiment, et quand il répondait Montana, on fronçait les sourcils.

Le jeune homme finit par constater que si le conseiller était là, c'était certainement que Charlie n'avait pas pu embarquer. Il sembla troubler et les militaires de la pièces sortirent respectueusement. Ça voulait tout dire, sujet sensible et difficile. Alexander comprenait la tension d'une telle discussion et il ne savait pas comment se positionner. Généralement, quand il parlait avec quelqu'un d'un sujet aussi délicat, pour lui comme pour son interlocuteur, il prenait soin de savoir où tout le monde se situait pour savoir comment orienter la conversation et savoir ce qu'il fallait éviter pour se mettre dans une position vulnérable. Ici, il n'avait aucun repaire et cette pièce ne ressemblait en rien à ses terrains de combat habituels. Le jeune soldat reprit la parole en décrivant la journaliste sous un jour relativement favorable.

« Bornée et inutilement fidèle à ses idées... Pourtant je ne la crois pas assez stupide et têtue pour mettre fin intentionnellement à sa propre vie juste pour prouver qu'elle a raison. » finit-il par dire. Ses idées étaient-elles si importantes qu'elle serait morte d'une manière anonyme pour prouver quelque chose à son frère, dans sa mort ? Cela n'avait aucun sens et elle n'était pas AUSSI fière que ça à la fin. Il l'avait peut être été mais à présent, son esprit ne pouvait pas trouver d'explication logique. Le politicien se tourna vers le jeune soldat.

« Elle aurait pu embarquer. Elle avait une place de choix. Mais elle ne s'est pas présentée à la navette. Je ne comprends pas. » Il marqua une pause. Même si il ne ressentait pas beaucoup de sentiments sur le moment, celui-là l'énervait. Se tromper et ne pas savoir. Ce genre de choses provoquait une tension dans sa poitrine. « Vous la connaissiez bien ? Vous sauriez pourquoi elle aurait été volontairement à sa mort malgré la possibilité de s'en sortir ? » A présent il guettait des réactions. Surtout des signes de mensonge. C'était une habitude. Il voulait aussi avoir une réponse à apporter à son autre sœur quand il irait la voir. Arriver pour seulement dire « je ne sais pas ce qui s'est passé » ne correspondait pas à Alexander. Non, il lui fallait une réponse. Quelque chose pour enfin classer le dossier « Charlie » dans sa tête. Terminer tout ça et passer à autre chose.
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Jason Knight
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty27.10.14 16:05

 « Et vous, jusqu'où la connaissiez-vous ? »

Il n'avait pas ce pouvoir là : offrir des réponses. Charlie, le corps moite, brûlant les yeux clos et parfois non, n'avait été qu'une énigme dont la clé pendait au cou d'un homme mort. L'homme redressa la tête, épaules droites, et inspira un instant. Par respect pour la jeune femme il ne pouvait tout dire, quoi qu'en pense Alexander.
Pas avec les larmes et le deuil, pas pour la beauté d'un monde en agonie et le simple désir d'une maison où vivre à deux.

 « J'ai côtoyé votre sœur dans un contexte aussi dur que particulier. Avant, elle n'était qu'une journaliste comme on en voyait passer assez souvent...Et puis les choses ont changé, sont devenues personnelles pour elle. »

Il n'y avait bien sûr aucun mot assez précis pour le raconter. Quoi qu'en aient jamais monté les films et les séries, un deuil s'étouffait sous le voile de la pudeur.

 « Elle a souffert. Enormément. »

Il délivrait cela d'un ton neutre, pas pour l'empathie, pas pour accuser, simplement parce que cela avait appartenu à l'identité de la jeune femme. Elle avait souffert, mais pour se relever malgré tout. Jamais Charlie n'avait cherché la mort, ses blessures provenaient de l'incompréhension d'un monde en perdition. Comme lorsque Jason avait du se porter à son secours au milieu de la nuit. Parce que quelques soldats plutôt que de voir une femme en deuil ne l'avaient perçu que comme un « amusement » potentiel. On pouvait croire au respect entre les hommes, mais la notion de survie impliquait fortement de ne jamais le tenir pour acquis lorsque une domination était possible.

«Mais pas assez pour abandonner... Vous voulez des réponses ? Je n'en ai pas, personne n'en a. Votre sœur est morte, monsieur. »

Comme d'autres femmes, comme d'autres hommes, comme des enfants aussi, comme des vieillards, comme des innocents et des coupables également. Il n'y avait pas à tergiverser, l'esprit pratique de Jason n'y voyait aucun intérêt.

L'homme tourna la tête, comme espérant voir soudain Charlie près de lui, à lui sourire comme d'habitude, une main sur son épaule. Il aurait aimé qu'elle soit là peut-être, sans pour autant savoir pourquoi. Leur aventure avait été brève, hermétique à tout avenir et nul ne l'avait caché. Mais... Mais quoi ?
Rien, juste un vide, un de plus parmi tant d'autres pour lui rappeler que malgré la vie, la solitude était là, dévorante. Sans Richard ni Charlie, Jason se savait condamné à une longue agonie, le cœur se dévorant de silence et de tristesse jusqu'à ce que rien n'en reste.
On n s'intéressait pas aux cœurs de pierre, sauf que les cœurs de pierre ça n'existait pas. Il y aurait toujours des souffrances et des cauchemars, on ne pouvait les taire que jusqu'à ce que cela devienne insupportable. Après, il restait peu de choses, pas même la folie car Jason se savait trop ludice pour cela. La mort peut-être, et encore...

 « Je suppose que je peux au moins vous donner cela »

Le dernier matin, les draps froissés et l'envie de café plus fort que tout. Le léger combat pour savoir lequel des deux aurait la salle de bain en premier, entre celle ayant un avion à prendre et lui qui non plus ne pouvait se permettre un retard. Ils se retrouvaient toujours dans le même hôtel, et les autres du régiment couvraient Jason. Quelques officiers supérieurs devaient savoir bien sûr, mais ne pas considérer cela comme une menace. Au contraire, le soldat empêchait ainsi Charlie d'enquêter ou de se poser des questions...
Il l'avait saisit sur son épaule comme un sac à patates, juste pour la balancer sur le lit tandis qu'elle lui hurlait dessus de manière pas très élégante avant d'éclater de rire. Et de jurer encore en l'entendant fermer à clé derrière lui le verrou de la salle de bain. Leur dernière nuit, leur dernière matinée.
Elle avait glissé dans son sac, à moins que ce ne soit tout simplement tombé, un foulard. Jason l'avait retrouvé quelques jours plus tard, empaquetant pour une nouvelle destination et bien loin de penser à elle.
Elle et son parfum, elle et le poids de son corps au creux de ses bras, elle qui aurait pu être si heureuse auprès de Richard.

 « Tenez »

Il remit le tissu à Kaneda. Un foulard simple, qu'elle avait principalement utilisé pour se protéger du sable et du vent. En le donnant à son frère, Jason savait perdre tout souvenir tangible de la jeune femme, lui qui hésitait encore à savoir comment penser à elle.

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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty01.11.14 10:00

Le jeune homme lui demanda jusqu'où il la connaissait. Avoir passé son enfance entière à ses côtés, s'être occupé d'elle lorsque leurs parents n'étaient pas là, l'avoir presque vu atteindre l'âge adulte avant de s'en séparer pour des raisons idéologiques, aurait éventuellement pu compter comme « bien la connaître » mais à présent, Alexander n'était plus sûr. Il savait qu'elle avait pas mal voyagé ces dernières années avec son boulot. Il savait qu'elle avait prit soin de se tenir éloigné de lui ou de toute possibilité de se réunir en famille. Ça, il savait. Mais tout ce qui s'était passé pendant ses déplacements, ça, il n'en avait aucune idée. Tous les meilleurs rapports du monde qu'il pouvait se procurer sur cette période et sur l'équipe que suivait sa sœur ne pourraient jamais vraiment bien résumer la complexité de ce qu’elle avait pu vivre. Et pour ne rien arranger, Charlie était une personne compliquée malgré le fait que sa haine envers son grand frère était simple et basique. Peut être le politicien s'était-il laissé un peu abrutir par sa propre mauvaise foi pour ne pas voir que finalement, Charlotte ne prenait pas de décisions à la légère. Partir ainsi en situation de combat n'était pas pour les indécis et les personnes irresponsables. Mais il avait été dur, pour lui, de différencier la femme de la gamine qu'il avait connu. « Je suis son frère. J'en connais certainement moins que ses amis ou ses collègues. » même Elizabeth qui n'avait rien à reprocher à Alexander ne lui disait pas tout. Surtout depuis qu'elle s'était mise à travailler pour Icare, elle était devenu encore plus discrète qu'autre fois. Il connaissait sa sœur, mais de là à dire qu'il la connaissait « bien » il était plutôt réaliste sur le fait que des pans entiers de sa vie lui étaient inconnus.

Le soldat finit par lui expliqué qu'elle avait vécu des choses compliquées et dures et qu'elle avait souffert. Ca n'étonnait pas Alexander : elle avait toujours tout prit à cœur. Après tout, c'était pour ça qu'elle était devenue journaliste. Mais l'américain avait toujours pensé que ça finirait par lui attirer plus d'ennuis qu'une véritable réputation. Sa tendance à pendre chaque petit combat pour une cause personnelle lui avait probablement entamé un peu de son enthousiasme et de sa naïveté par rapport au monde. Puis, le gamin ajouta qu'elle était morte et que personne n'aurait jamais de réponse. Ceci, pour Alexander, était inacceptable. « Vous avez l'air bien pessimiste. Si il n'y a pas de réponse, il n'y a pas de certitude. » Après tout, il avait bien pensé, dans un coin de son cerveau, qu'elle aurait possiblement pu grimper dans une navette de manière illégale. Ça aussi, ça lui ressemblait bien. Et puis, pour un homme comme lui, à moins de pouvoir voir le cadavre de Charlie, cette petit emmerdeuse vivrait toujours dans un coin de sa tête, comme une espèce de mouche virevoltant autour de son visage chaque fois qu'il prenait une décision douteuse. Une part de lui se mettait à bouillonnait un petit peu face au fatalisme du militaire alors qu'une autre part de lui voudrait être aussi pragmatique et en finir avec cette peine.

Finalement, le militaire finit par sortir un foulard et le lui donner. Alexander saisit le tissus, le considéra un instant et releva des yeux scrutateurs vers Jason. Des journalistes au milieu des combats et des guerres ? Il y en avait toujours et il y en avait toujours eu. Ils passaient d'une équipe à l'autre suivant ce qu'ils avaient à chercher et ils repartaient quand ils étaient blessés ou qu'ils avaient les images qu'ils voulaient. Ce jeune homme avait dû en voir d'autres, en connaître d'autre. Pourquoi, alors, possédait-il un foulard de l'une des journalistes ? Et pourquoi l'avait-il emporté avec lui dans le dernier voyage de l'humanité ? Toujours avec le foulard dans sa main, tendue, Alexander ne quittait pas Jason des yeux. Sa sœur, c'était une emmerdeuse, une journaliste. Une partie de son esprit savait qu'elle était aussi une adulte qui pouvait avoir envie de chaleur et de réconfort. Dans leurs jeunes années il avait déjà consoler les peines de cœurs de ses petites sœurs et il avait aussi menacé une armée entière de prétendants... Mais là, c'était bien trop concret pour lui et une lueur de possessivité qu'il ne se connaissait pas s'installa dans un coin de sa tête. « Vous gardez tous les foulards de tous les journalistes que vous avez connu ? Et vous les emmenez avec vous parmi vos maigres possessions quand vous quittez la Terre ? » l'agacement pointait légèrement dans ses paroles malgré son allure calme et posée. Il en savait plus. Ça, Alexander en était certain.
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty06.11.14 15:58

La froideur d'Alexander ne pouvait rien évoquer pour le soldat. De Jason, on ne connaissait nulle famille, et peut-être avait-il possédé malgré tout des frères et des sœurs, mais jamais avec le même amour égoïste et si humain que Kaneda.
Il haussa les épaules, ne prenant ombrage de rien, avec juste un petit pincement pour le foulard. Finalement, il avait aimé le posséder sans y mettre de mots pour autant. Pas vraiment pessimiste, pas vraiment fataliste, juste différent et sans réel moyen de s'exprimer, Jason n'avait rien à répondre aux phrases du politicien.


Il savait qu'il y avait une moquerie, un sarcasme lorsque Kanada évoqua les autres journalistes. C'était facile, extrêmement facile d'avoir des aventures d'un soir avec de jolies intervieweuses lorsque l'on est paumé en zone de guerre. Charlie n'avait pas été ça, pas pour Richard. La jeune femme avait au contraire revêtu les traits de l'amour profond et véritable. Alors après la mort de son amant, Jason l'avait aimé comme cela elle aussi. Avec la même ferveur, la même passion. Avec l'amour de quelqu'un d'autre surtout.


 « C'était elle qui me l'avait laissé... et dans un paquetage aussi maigre comme vous dites, ça ne prend pas beaucoup de place. »


Qu'aurait-il dû faire : refuser de voir Charlie, de la sentir dans ses bras et de la bercer contre son cœur à lui ? Pour un gars comme Richard, il était normal d'avoir des amours et des aventures, mais Jason ? Jason qu'on pensait insensible à tout et surtout aux autres, Jason qui inquiétait, faisait peur lorsque sa seule différence au fond était de ne pas pouvoir exprimer ses sentiments. S'il avait été normal, le soldat aurait aimé pleurer un peu, juste pour elle, juste pour Charlie. Elle n'avait connu de lui qu'un masque pas même un peu craquelé, un faux-semblant, une illusion, mais et alors ? Malgré tout ils avaient partagé cette intimité et il était si facile de se rappeler du son de ses soupirs....


Désormais étranger à tout et surtout à lui-même, Jason ramassa le livre à terre. Il pensa à Cathy, il pensa à Heathcliff et aux cris d'agonies de ce dernier à la mort de sa bien-aimée. Curse you.... Une malédiction pour avoir osé mourir et le hanter encore. Jason ne pensait pas éprouver quelque chose d'aussi violent pour Charlie. Le sentiment était plus calme, plus insidieux aussi : un manque, une petite tristesse comme le rêveur au sortir d'un songe inatteignable. Tout était doux, tellement doux à ses yeux, sans violence et sans brutalité. Son cœur baignait dans un éternel éther, le rendant si particulier aux yeux des autres. Les passions de feux et de sang ne seraient jamais pour lui, et sa relation avec Charlie restait voilée dans son regard par le drap de la pudeur.


 « Si vous posez des questions plus personnelles, je vous demanderai de partir. Par respect pour elle, qu'elle soit morte ou vivante, je ne dirai rien »

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Lester Grant
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty18.11.14 19:32

Alexander sentait une certaine tension dans l'air. En même temps, les deux protagonistes ne semblaient pas se faire confiance ni s'apprécier. Il y avait très peu de personnes que le politicien appréciait vraiment, en fin de compte... Mais ce militaire là avait l'air particulièrement antipathique. Comment sa sœur s'était-elle retrouvée à vouloir être proche de lui, au point qu'il ai pu lui dérober ou lui emprunter un foulard... Surtout que Charlie ne semblait pas trop du genre à collecter les conquêtes comme les affaires journalistiques... Elle était plutôt du genre à mesurer lourdement chaque décision sur sa vie privée avant de faire le premier pas. Aucun des enfants Kaneda n'avait pas fibre particulièrement impulsive ou attachante du point de vue sentimental. Même le contraire. A trop réfléchir, penser, analyser... Mais Alexander se disait, quelques fois, qu'il aurait potentiellement dû un peu mieux réfléchir et analyser sa relation avec son ex-femme. Il était bien tard pour y penser. Elle devait potentiellement être morte et Alexander n'aurait jamais l'occasion de s'excuser ou du moins, de tenter de s'expliquer... Mais expliquer quoi ? Il ne savait même pas lui même ce qu'il y avait à expliquer à propos de son comportement. L'autre type, en face de lui, il n'arrivait pas non plus à l'expliquer.

Son attitude soudainement très pudique par rapport à son lien avec Charlie contrastait énormément avec ce qu'il disait depuis le début, une franchise cinglante qui collait à l'image du militaire. Ce changement simple dans sa manière de fonctionner indiqua qu'Alexander avançait en terrain miné. D'ailleurs, le jeune s'expliqua simplement sur la présence du foulard. Une explication qui ne semblait pas particulièrement satisfaire le candidat. Ca l'énervait mais il sentait bien que le jeune homme n'était pas disposé à précisé plus que ça, et même, ne semblait pas beaucoup l'aimer. A vrai dire, les militaires n'aimaient pas beaucoup les politiciens. Ils les voyaient souvent comme des bureaucrates qui rendaient tout compliqué à force de paperasse et qui questionnaient de manière suspicieuse toutes les actions des bras armés de la population. Bref, entre la vie politique et les forces guerrières, ça n'avait jamais été une trop grande histoire d'amour.

En parlant d'histoire d'amour, le militaire, sans même se montrer particulièrement agressif, indiqua de manière très directe qu'il ne voulait pas parler de manière personnelle à propos de Charlie. Tout cela n'arrangeait rien à l'affaire d'Alexander. Il était venu ici justement pour parler de sa sœur et de comment elle était. Du coup, si il refusait simplement de parler à propos d'elle, le candidat n'avait plus rien du tout à faire ici... Au lieu d'avoir réussit à égrainer quelques informations, il avait, finalement, beaucoup plus de questions. Il se retrouvait avec le portrait de sa sœur encore plus incomplet que quand il était entré. Et toujours aucune explication sur pourquoi elle aurait simplement couru à sa perte comme ça... Le candidat haussa les épaules « Si vous ne savez pas où elle est et ce qu'elle a fait juste avant les derniers départs des navettes, alors je n'ai plus aucune question à vous posez. Si vous en apprenez plus sur la destiné de ma sœur, je vous serais reconnaissant si vous pouviez me tenir au courant. » Puis il fit demi-tour pour s'en aller. Finalement, cette rencontre avait été une erreur et il aurait simplement dû se concentrer sur sa campagne sans se laisser distraire par les caprices post-mortem de sa sœur.


Dernière édition par Alexander Kaneda le 19.11.14 7:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Connaissance commune [PV Jason]   Connaissance commune [PV Jason] Empty18.11.14 21:56

Il y eut une douleur dans son regard, froide, intense. Celle de quelqu'un ne pouvant que trop souffrir pour une seule vie, et Jason sentit bien son cœur étouffer quelques battements. Des battements qu'il ne pouvait récupérer. Charlie, son parfum de sueur et de miel alors qu'il l'allongeait entre les draps et ne savait plus quoi être de l'homme ou de la bête fauve. Leur liaison avait été courte, juste assez pour quelques étreintes, pas pour des rêves.


Peut-être qu'il y avait un dieu là haut, entre deux astres, deux étoiles, et peut-être qu'Il laisserait venir à eux des prières teintes et des hallelujahs brisés au nom de tous les amours. Peut-être, oui, mais Jason n'avait jamais été croyant. Il se rappelait avoir lu le Talmud, ainsi que plus tard la bible et le coran, mais lui qui était s hermétique à l'amour pur et simple, comment comprendre celui de dieu ? Et cela manquait, car cet amour aurait pu consoler celui de Charlie, elle qui avait regardé dans ses yeux, elle qui avait écouter les battements sourds de sa poitrine, et cru à la sécurité de ses bras. Elle, elle, toujours elle, encore elle....


Etrange n'est-ce pas ? La visite d'Alexander lui avait rappelé des jours pas si lointain, lorsque Jason possédait une lumière au cœur. A présent, ne restait que les ténèbres et le chaos, comme l'état d'esprit constant s'agitant sous ses paupières closes. Comment faire lorsque l'on a perdu la lumière ? Un léger tremblement vint agiter sa main. Deux personnes avaient compté pour lui, deux personnes mortes à présent. Il désira la solitude, celle que l'on ne pouvait posséder complètement dans la flotte. Il la désira de tout son cœur, de toute son âme et cela ne l'en condamna qu'encore plus. Oublier Charlie, oublier ce masque que pour elle il avait porté, oublier....


 « La destinée... j'aurai aimé qu'elle en ait une »


Celle de survivre et de lui revenir. Car ainsi, elle devenait son but à lui, lui incapable de posséder la moindre chose, et peut-être aurait-il appris à se débarrasser de l'ombre de Richard ? Les yeux se firent trop noirs, trop sombres alors qu'Alexander quittait le dortoir. Il avait des psaumes au cœur, et celui-ci battait comme le plus maudit des livres de prière là que la femme aimée ne pouvait plus l'écouter.


Du fond de sa douleur, Jason maudissait le politicien, l'homme lui ayant fait prendre conscience de son deuil lorsque le jeune homme aurait pu continuer à anesthésier tout des sentiments.


 « Si vous en apprenez plus sur la destiné de ma maîtresse, je vous serai reconnaissant de me tenir au courant »


Elle ne l'avait jamais rappelé. Ce n'était pas sa faute, n'est-ce pas ? Ses oreilles bourdonnaient, mais il n'y avait aucune foule en furie pour le traiter de monstre. Juste le penser tout bas. Il aurai aimé que ses genoux s'effondrent et qu'il crie, crie jusqu'à n'en plus avoir de voix. Hélas, même ces réactions aussi primaires il ne savait comment les avoir. Ne restait que la douleur, sans les mots pour la ressentir pleinement, sans les mots pour l'exprimer. Il ne pouvait pas comprendre, ivre sourd et aveugle. Comme pour Richard, ce n'était pas juste.....


Finalement, le jeune homme retourna sur sa couchette, assit le dos droit pour quelques instants encore avant d'enfouir sa tête entre ses bras, un gémissement de loup au bord des lèvres et au bord du cœur. Parce qu'il n'aurait jamais les mots et que ça faisait mal, tellement mal.....


A présent plus personne ne le connaissait, il n'avait plus à porter de masques, en ce cas qui était-il ? Personne, pas même une ombre, et son chagrin n'avait aucune valeur. Non, le seule ayant droit de pleurer Charlie, ce n'était pas Jason mais bien Alexander...

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