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| | | De mémoire de femme... [PV Jason Kngiht] |  |
| |  Sujet: De mémoire de femme... [PV Jason Kngiht] 06.12.14 14:49 | |
|   C’était il y a quelques temps maintenant. Les jours avaient défilés, les semaines et les mois avec eux. Mais elle n’avait pas oublié. Elle n’avait en réalité rien oublié. Tout restait gravé dans sa mémoire, chaque image, chaque petit détail. C’était de ces petites choses dont son cerveau était capable, parfois. Faire preuve d’une aussi grande mémoire. Elle l’avait affuté, aiguisé, sa tête était devenue son arme. Tel un soldat. Une information qui pouvait paraître banale pour le commun des mortels était parfois le détail choc d’un chantage… Non, elle n’avait rien oublié, encore moins « Lui ». Cet homme, cet assassin… Ses actes n’avaient en rien été oubliés. Et Katlyn avait fini par le retrouver. Il n’avait pas été difficile, de toute manière, d’y apposer un nom, une identité, sur ce visage gravé en sa mémoire. Ce même visage qu’elle avait vu auparavant, pendant la Guerre Civile, commettre des actes meurtriers et violents. Certes, elle n’était pas restée longtemps, n’avait pas demandée son reste et n’avait pas assisté à toutes les scènes. Mais le fait qu’il est réussi à survivre malgré tout, et à échapper aux différents jugements des tribunaux, en dit long sur ses capacités. Elle était intriguée. Elle voulait en avoir le cœur net. Le rencontrer était la seule alternative pour enlever tout doute. Et à défaut, s’il ne lui plaisait pas, elle saurait couvrir ses arrières. Si les militaires apprenaient qu’elle mettait son nez un peu trop près de leurs affaires, cela risquerait de créer trop de problèmes. Bien que celle-ci s’amuse habituellement des troubles causés à autrui, pour en profiter et ou savourer le spectacle tranquillement installée dans un fauteuil, là, c’était différent. On l’éjecterait sans hésiter du Pegasus si elle venait à être découverte, et encore, dans le meilleur des cas… « Il faut que j’aille sur le Taurus, sans attendre. Contactez-le, je veux le rencontrer. »Et là voilà repartie, sur le Taurus. Ce vaisseau qu’elle était bien contente d’avoir quitté. Il y avait trop de gens, trop de civils ici. L’homme était violent, surtout dans un espace confiné. Katlyn était bien contente d’avoir pris le large, et de s’être éloignée le plus possible de ce vaisseau porte-malheur. Sans parler du district sous-terrain, qui logeait des criminels sans vergogne, à quelques pas des quartiers d’habitations. Charmant. Mais au moins pourrait-elle errer librement, parmi la foule, sans qu’on ne la remarque de trop. Elle n’était pas comme les conseillers, son nom et son visage était plus méconnus. Point positif dans toute l’histoire. Et il n’y avait pas d’autres meilleurs endroits que le marché. Malgré la présence des soldats qui s’assuraient de la bonne tenue des commerces, il y aurait suffisamment de personnes pour lui assurer la tranquillité de ne pas être suivie. Paranoïaque ? Assurément. Trop peut-être même. Cela risquerait de lui porter préjudice, un jour ou l’autre. C’est ainsi qu’elle errait, au marché, entre les différents petits étals. Elle faisait faussement mine de s’intéresser à certains produits, pour passer le temps, et attendre ce « Jason ». Etait-il encore celui qu’elle avait vu frapper un autre avec une force aussi brute ? Ou s’était-il transformé en vieux légume, comme cette laitue déchiquetée qu’un commerçant voulait lui refourguer ? Mystère et boule de gomme. Elle, elle le reconnaîtra. Mais Lui, il ne la reconnaîtra probablement pas. |
| | | | | Sujet: Re: De mémoire de femme... [PV Jason Kngiht] 18.12.14 15:29 | |
| Il avait en lui la force de ses poings, fureur d'incendie et rages quelconques. Un surplus de violence pour lui déborder du cœur pour étouffer un peu plus la solitude. Se savoir coupé du monde à jamais était une souffrance, disait-on, mais lorsque l'on a jamais rien connu que cela ? La nuit parfois, enfin ce qui servait de nuit dans le vaisseaux, il rêvait de la guerre et des fusils. L'odeur du sable sur terre, ou bien la cruauté des vents russes, le goût de l'alcool dans la bouche pour oublier la bile et la peur, la crasse et la fatigue... Et ici, la folie des hommes tout simplement. Parce qu'il n'y avait que cela, la folie. Alors il frappait lorsqu'on lui demandait. Il frappait sans émotion, sans empathie, pour incarner tantôt l'ordre, tantôt le chaos. Deux forces motrices bien distinctes qui poussaient les hommes à se lever encore et encore ou, pour les plus honorable à chuter. Le mal était en lui peut-être, mais pas le désir de le faire, encore moins le plaisir.
Qu'importe, car Jason était un uniforme. Lui, les autres soldats peut-être...Le rôle de l'armée. Il entendait parfois certains de ses camarades se vanter d'actes atroces puis, le soir venu, pleurer dans leurs couchettes comme de simples enfants. Parfois, pour survivre, les hommes prennent de la force en s'imaginant monstres lorsqu'ils ne sont que des hommes. Lui, il ne pouvait pas répondre. Trop de choses, trop de mots, il restait cet être étrange, seulement capable d'enfiler masques sur masques et rien d'autre.
Un homme vide, une appellation rassurante. Il y avait homme dedans, pas juste le vide, mais là encore Jason ne savait se décrire. Depuis la Guerre Civile, aucun de ses masques n'avait pris celui de la camaraderie. Une manière de gérer le traumatisme en s'éloignant encore plus. Tuer des gens laissaient des traces dans cette existence qu'il ne comprenait pas, lui aussi avait ses propres cauchemars.
On vint le trouver lors d'une de ses rondes pour l'affecter ailleurs : le marché. Ca, plus le sous-entendu que quelqu'un l'y attendrait. D'abord Kaneda, ensuite ça, Jason semblait être un homme demandé par des gens parfois secrets, parfois non... Bien sûr lui, il s'en foutait. Ce qui doit arriver, arrivera, nul besoin de grandes phrases ou d'obscurs sentiments. Alors il avait accepté, peu importe que cela change ses horaires, lui rajoute plusieurs minutes de boulot. Il n'avait rien d'autre à faire, pas d'ami à retrouver, ps de femme à courtiser, son temps s'étalait entre veille, travail et repos, rien d'autre.
Ses jambes le faisaient souffrir. Courbatures, une série de faux mouvements peut-être dans sa couchette. Parfois on avait des accès de claustrophobie dans ces foutus dortoirs, alors on bougeait pour avoir juste l'impression d'avoir de l'espace. Contracter et décontracter les bras, les jambes, chercher la fatigue musculaire pour que vienne avec la fatigue morale....
Sa démarche était douloureuse, son visage restait lisse. Bien sûr il avait des yeux un peu plus sombres, plus creusés, plus cernés, et peut-être que des fantômes se baladaient dedans, oui.... et alors ?
La femme était un peu plus loin, la peau pâle, les traits bien mis. Elégante, très.... Il l'avait déjà vu peut-être, mais Jason ne se rappelait pas où et prenait peu le temps de fouiller dans sa mémoire. Les hommes, les femmes, tous allaient et venaient près de lui sans pour autant y gagner la moindre importance. Non, pas sur ce vaisseau, pas dans la flotte.
« Madame, vous vouliez me voir?
Sa voix était rauque, peut-être rappelait-elle le sable ? Celui charrié par trop de vents secs et brûlants, le able qui blesse et qui griffe....
« En quoi puis-je vous être utile ? »
Il n'était qu'un soldat, un pion parfait pour le sang et la mise en scène. Il n'était qu'un soldat, il ne serait jamais que ça et omme beaucoup ici, il n'avait rien à perdre. Rien à gagner également, sans but, sans espoir, et cela le rendait unique, unique et différent lui qui ne l'était déjà que trop...
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| | | | | Sujet: Re: De mémoire de femme... [PV Jason Kngiht] 27.01.15 14:35 | |
| Elle n’aurait pas eu à attendre longtemps. Il avait été rapide, et ponctuel. A la bonne heure. Elle se retourna, à demi, en sa direction. Un sourire forcé sur le visage comme si elle le rencontrait pour la première fois. Elle dissimulait ce qu’elle pensait réellement, se retrouver aussi proche de ce meurtrier la mettait en réalité assez mal à l’aise. Mais elle avait besoin de lui. Du moins, pas vraiment de lui, mais de personnes comme lui. Qui ne posaient pas trop de question, et agissaient, pour résumer. Tout en gardant un certain sang-froid, évidemment. Elle l’invita poliment à marcher, tranquillement, histoire de pouvoir discuter en toute quiétude. Celui-ci semblait rester froid, et distant. Tandis qu’elle faisait tout pour donner l’impression qu’elle était, à défaut d’une amie, une alliée compréhensive. « A dire vrai, j’ai une mission pour vous. Mais pas n’importe quelle mission… »Elle restait assez évasive, bien qu’elle entame directement le sujet. Elle n’entrait pas néanmoins de but en blanc dans les détails. Elle voulait attiser sa curiosité d’abord, pour pouvoir au final lui faire trouver la réponse par lui-même. Et le pousser là où elle aurait décidé de lui mener dans ses réflexions. C’était cruel, comme dialogue, mais elle ne pouvait pas lui faire confiance. Elle ne le connaissait pas après tout, et s’il lui prenait l’envie de tout crier sur les toits, elle ne pourrait rien pour l’en empêcher. Et c’était justement la situation qu’elle voudrait éviter. Elle avait quelque chose à perdre, quasiment tout en fait. Alors que lui… Le peu qu’elle savait ne laisser envier sa position, disons. « Pour cette… ‘Mission’, vous ne devrez rien dire à personne. Pas même à vos supérieurs, et j’insiste sur cela. »Car si la commandante de la flotte venait à être mise au courant, cela risquerait fort de lui causer de gros ennuis. Katlyn n’aimait pas la commandante. En fait, elle n’aimait aucun militaire. Les officiers surtout. Ils se croyaient tous impétueux, et pensaient toujours avoir raison, notamment sur la méthode à appliquer. Ils s’attribuaient des médailles entre eux, se congratulant les uns les autres. C’était quelque peu risible comme atmosphère. Quoiqu’elle était assez mal placée pour critiquer. Elle s’arrêta de marcher, pesant ses mots. Et accentuant sa formulation. Elle ne savait pas vraiment comment formuler sa phrase. Pour faire en sorte en tout cas à ce qu’il accepte. Elle avait au final deux possibilités. Soit elle allait franco, et mettait tout à plat directement. En usant de chantage. Bien qu’il n’y ait pas grand-chose à faire chanter, elle pourrait toujours jouer sur sa position au sein de la flotte pendant la Guerre Civile. Elle était certaine qu’un tribunal n’apprécierait pas trop qu’un criminel rôde encore dans la flotte, ayant échappé aux multiples procès. Et encore moins que celui-ci fasse partie de ceux censés protéger les citoyens lambda. Ou alors, elle adoptait un air plus… Diplomatique, avec du tact. Afin de s’en faire un allié, ou qu’une certaine confiance ascendante s’installe. Il pourrait être utile qu’il pense qu’elle veuille plus de bien qu’autre chose. Même si au final on ne demande jamais vraiment à un soldat ou à un pion de penser. « Comme vous le savez sans-doute, notre situation à tous est ici assez précaire. Je vais être franche avec vous. »Elle avait choisi. « Cette démocratie, je n’y crois pas. Il y a beaucoup trop de choses étranges. J’aurais besoin que vous me teniez informé. Sur ce qu’il se passe notamment chez les militaires. J’ai des inquiétudes sur notre futur à tous, et nous ne devons pas nous mener inconscients quand on a la possibilité de couper l’herbe sous le pied à certains… Malandrins. »Elle arborait une mine soucieuse, et avait accentué la fin de sa phrase d’un ton assez lourd et inquiet, qui marquait un détachement avez son bienvenu cordial et sympathique de départ. |
| | | | | Sujet: Re: De mémoire de femme... [PV Jason Kngiht] | |
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| | | | | | De mémoire de femme... [PV Jason Kngiht] | |
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